déFiNiTioN

MYOSOTIS, n.masculin

Une plante de la famille des boraginaceae dont les petites fleurs bleues fleurissent au printemps. Communément appelée “ne m’oubliez pas”, elle symbolise la perte de la mémoire ou le fantasme du souvenir éternel.

pRoloGue

A l’origine de ce projet, il y a le désir de travailler l’image comme chair, au-delà de sa représentation en deux dimensions. L’image est mise en scène au sein d’installations et de volumes pour se frotter à la matière, se confronter à l’abrupte réalité et interagir avec le regardeur.

La naissance de ces images contrariées nous place face à ce que signifie réellement « se souvenir ». Avec le temps qui passe, l’empreinte informative s’étiole, les fragments se déforment, les traits des visages se brouillent, laissant place à une chimère en perpétuelle transformation et créant ainsi l’expérience angoissante de la dégénérescence du souvenir qui nous constitue.

Avec Myosotis, les fragments de mémoire et les détails se mélangent en une brume incertaine, aux contours flous. La matière du souvenir devient semblable au tissu cérébral : vivante, mouvante. La surface de l’image s’use, décapée par notre incapacité à fixer la précision d’un souvenir. La valeur du souvenir prend corps dans ce qu’il en reste alors : la résonance de ces images en nous.

DiAposiTiVes ENTéRées

DiAposiTiVes DéTéRées

Les diapositives au format 24mm x 36mm font partie de plusieurs séries d’archives de photographies intimes. Elles ont subi différents types de manipulations : transformation par chocs thermiques et par procédés chimiques, confinées dans des boites, enfouies sous terre dans les quatre coins du monde (certaines attendent toujours d’être déterrées…).

Subissant divers traitements, la gélatine forme une nouvelle information picturale, et voit son monde changer. Quelque chose d’autre apparaît, surgissant des profondeurs : des couches de pigments floues, des fumées psychédéliques, des traitements hallucinés qui contaminent les visages, troublent les regards ou anéantissent parfois les corps et les paysages. Intoxiquer l’image, la parasiter, brouiller sa valeur informative : la série Myosotis fait vivre physiquement l’expérience de la dégradation de la mémoire.

un pRojeT qui s’AdApTe AuX espAces eT à difféRenTs pRopos

En 2013, le projet Myosotis s’est retrouvé dans une architecture en ossature bois de 9m de haut sur 3,6m de long et de large. Cet espace en devenir représente la carte mentale ou réside tous nos souvenirs. A l’intérieur de cette structure des centaines de caissons en bois accueillent les diapositives de Myosotis rétroéclairées par des lumières LED.

Le visiteur se balade avec une loupe à la recherche de ces fragments de mémoire. Certaine de ces « boîtes à souvenirs » sont inaccessibles ou s’éteignent à cause d’un système électrique en surtension créant ainsi un mélange entre émerveillement et frustration. Tels les émotions que nous ressentons lorsque nous nous rappelons des choses et que nous les oublions.

Fiche Technique :

  • Réalisation de l’architecture sur place,
  • 4 murs en OSB 3 22mm de 3,6 x 3,6m, soit 13m²,
  • 40 demi-chevrons de 4m de long, 63 x 38 mm,
  • 500 vis torx 50mm,
  • 10m scotch ruban adhésif double face,
  • 100 caissons en bois 8x8x8cm stocké à déplacer sur place,

TiRAGes :

  • Tirage numérique – papier mat 320 gr – 30 cm x 45 cm – 15 exemplaires + 1 EA
  • Tirage numérique – papier mat 320 gr – 60 cm x 90 cm – 8 exemplaires + 1 EA
  • Caisson rétro éclairé – papier duratrance – 60 cm x 90 cm – 1 exemplaires + 1 EA
  • Tirage numérique – papier mat 320 gr – 90 cm x 120 cm – 3 exemplaires + 1 EA

Retrouvez une partie du projet Myosotis sur cette captation vidéo faite durant l’inauguration du RAR [Résidence Artistique Roubaisienne] réalisée par Mehmet Arikan.